MARSEILLE : La Cour des Comptes égratigne le retard de MARSEILLE au niveau des piscines municipales
MARSEILLE : La Cour des Comptes dans son rapport annuel égratigne, chiffres à l’appui, le retard de la ville de Marseille au niveau des piscines municipales qui auraient diminuées de 50% en dix ans.
Ainsi, selon le rapport annuel, « en 2016, l’offre communale était de 14 piscines pour 865 000 habitants, soit un ratio six fois inférieur à la moyenne nationale. Et pendant ce temps là, la majorité municipale, à bout de souffle politiquement et en proie à des ennuis judiciaires (avec un premier adjoint condamné pour fraude fiscale et une enquête ouverte du parquet national financier dans les services municipaux), continue sa politique spectacle reprenant l’antienne des empereurs romains « du pain et des jeux » pour flatter le peuple marseillais en souffrance.
Car la majorité en place n’amène depuis des années aucune réponse en terme de projet de transformation de notre cité pour répondre aux fractures sociales et territoriales, à l’urgence écologique et démocratique ; se livre à des coups de politique spectacle sans penser aux effets structurants de politiques publiques dignes de ce nom émancipées des logiques clientélaires et » bling-bling « .
Comme l’an passé pour l’ouverture de la supercherie de « Marseille capitale européenne du sport » aura à nouveau lieu un show sur glace le Red Bull Crashed Ice placé sous le patronage d’une grande marque commerciale de boisson énergisante dangereuse pour la santé des jeunes selon l’ANSES et des études canadiennes (risque de tachycardie, nausées, troubles de l’humeur et, dans de rares cas, de convulsion).
Cette manifestation est socialement et écologiquement insoutenable dans une ville où l’état des équipements collectifs (sportifs et culturels) est pitoyable et où les finances publiques sont dans le rouge.
Marseille est en effet en queue de peloton pour son nombre d’équipement sportif pour 1000 habitants avec 1,6 équipement pour 1000 habitants loin derrière Montpellier (3,5), Toulouse (2,9) ou Nantes (2,7).
Encore plus grave, Marseille est lanterne rouge en terme de ratio équipements/km2 avec 5,5 équipements au km2, loin derrière Paris (25,5), Lyon (18,7) ou Montpellier (15,9).
Certes la ville comprend environ un millier d’équipements sportifs sur l’ensemble de son territoire dont un quart de boulodromes (225) -à quand Marseille, capitale européenne de la Boule ?- mais seulement 14 piscines (contre 69 à Paris).
De plus, ces équipements sont souvent fermés (l’été notamment et pendant les vacances). Le seul bassin olympique public (celui de Luminy) a fermé depuis des années. Les gymnases -dans le Nord de la ville surtout- sont parfois dans un état insalubre (Gibraltar) et sont de temps à autre dangereux (Artaud).
Pourtant notre ville est sportive ; il y a 220.000 pratiquants, 150 000 licenciés, 1.500 clubs toutes disciplines confondues.
Marseille dispose d’un budget de 70ME pour le sport et la jeunesse mais cette manne est utilisée dans une logique de saupoudrage, d’arrosage clientélaire, sans vision globale sur les besoins d’infrastructures utiles pour le maximum de marseillais.
Le soutien au sport amateur est par ailleurs délaissé ou dérisoire (ex Consolat).
Plutôt que de se livrer à ces grandes manifestations (qui attirent certes du monde mais participent au délitement quotidien du lien social dans une ville en état d’urgence sociale, environnementale et démocratique), la municipalité devrait améliorer déjà l’existant (les équipements et leur gestion sous l’emprise trop souvent du pouvoir d’inertie de FO) et profiter de ses atouts naturels en développant l’accès à la mer et les activités nautiques de sa jeunesse ; les loisirs de plein air aussi avec l’accès à ces espaces naturels d’exception que sont les Calanques (premier parc national péri-urbain d’Europe). Il faut rappeler aussi l’inconséquence des autorités locales en matière de développement des modalités douces de circulation (quid des pistes cyclables ?).
Pour que notre ville soit sportive, il serait bien de la rendre respirable au préalable.
Notre collectif déplore le côté » politique-spectacle » de cette manifestation qui ne masquera jamais l’état désastreux de notre ville en terme d’équipements collectifs et la mal-gouvernance de nos dirigeants.
Rassemblement devant la mairie de Marseille
(Place Bargemon)
Vendredi 16 février à midi pile