TOULON : Guerre en Ukraine, la classe politique devrait lire l’interview de Nicolas SARKOZY
La classe politique française devrait faire l’effort de lire l’interview de Nicolas Sarkozy sur la guerre en Ukraine en dépassant tous les préjugés, toutes les rumeurs, toutes les fautes et tous les défauts de l’ancien président condamné.
La guerre est un sujet grave et sérieux qui ne mérite aucune négligence. Elle trouve ses causes dans le passé. Elle engage le présent et notre avenir.
Surtout, elle tue.
Depuis 18 mois, avec quelques rares officiers courageux et des français patriotes non alignés sur les intérêts américains, je dénonce les multiples avancées de l’OTAN à l’est de l’Europe comme étant la cause principale de cette guerre en Ukraine. Car ces avancées ont endigué, humilié et provoqué la Russie conformément à la volonté des Etats-Unis qui ont déjà entamé le même processus de provocation et de rupture géopolitique avec Taïwan, contre les intérêts de la Chine.
Or, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
A l’époque, ces mouvements géopolitiques et les gains politico-militaires de l’OTAN vers l’est de l’Europe passaient quasiment inaperçus. Dans le camp occidental, ils pouvaient être considérés comme de simples formalités pour la « paix et la stabilité en Europe ». Les populations des pays membres de l’Union européenne, très occupées à jouir des dividendes de la paix, ne voyaient surtout pas le choc qui pouvait survenir et que les faucons américains attendaient avec impatience pour affaiblir la Russie comme pour mieux contrôler l’Union européenne et son marché.
La classe politique française sans culture géopolitique ni militaire n’a pas su prendre la mesure et l’importance des secousses liées aux réponses militaires du régime russe en Géorgie en 2008 puis en Crimée en 2014. En France, nous avons continué à nous disputer et à laisser filer l’OTAN vers les frontières russes comme nous laissons filer depuis des années l’immigration sauvage sur notre territoire.
Le résultat, c’est la réaction russe et la guerre en Ukraine. Et demain, sans doute, nous aurons une guerre civile en France à cause de l’invasion migratoire.
Aujourd’hui, les Etats-Unis ont atteint leurs objectifs sur notre continent. La guerre est ouverte et tous les discours bellicistes et irresponsables que j’entends ne font que la nourrir et l’entretenir. Joe Biden et son administration contrôlent la réalisation de leurs objectifs en aidant suffisamment l’Ukraine pour prévenir son effondrement sans pouvoir lui donner suffisamment d’élan et de moyens pour remporter une victoire décisive sur la Russie qui s’adapte et résiste avec son patriotisme, ses ressources, son industrie et ses alliés.
N’en déplaise à tous les partis politiques, Nicolas Sarkozy pose une réflexion de qualité en affirmant que l’Ukraine ne doit pas rentrer ni dans l’Union européenne, ni dans l’OTAN. Elle était attendue et espérée par les lucides et les réalistes dans le débat politique. Mais rares sont ceux qui ont eu le courage de s’y engouffrer. La grande majorité ne fait que « suivre le mouvement occidental commun » et « anti russe » sans voir plus loin que la guerre.
Et après la guerre, il y a toujours la paix. Sauf qu’il faut dépasser la haine pour la construire un jour, la négocier au bon moment et l’imposer.
L’ancien président invite à une solution de sortie de crise. Je sais qu’elle fait hurler les fanatiques du président corrompu ukrainien qui ne pourra jamais gagner cette guerre malgré notre gigantesque contribution (déjà plus de 158 Md€) et l’immense opération de propagande occidentale qui enfume tous les sages esprits déjà endormis.
Je m’en moque. Les Etats souverains n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts. Les nôtres sont partagés depuis toujours entre l’ouest et l’est. Car, au sud, il y a danger. Nous y sommes ostracisés pour longtemps. Et notre principale menace, aujourd’hui et demain, vient de là.
La paix est aujourd’hui un sujet majeur qui est, hélas, abandonné. Il faut vite s’en emparer. Vite ! Car Vladimir Poutine installe la Russie dans une guerre longue que la France, dans son état épouvantable, ne pourrait pas subir bien longtemps.
Yann BIZIEN.